Gisay la Coudre, histoire par M.M. Charpillon et Caresme

    Les paroisses de Saint Ouen de Mancelles, Bosc Roger et Bosc Robert ont été réunies à Gisay en 1792.

GISAY - (En 1868)


    Canton de Beaumesnil, à 185 m d'altitude - Sol alluvionnaire ancien - Chemin de grande communication N° 63 du Sap à la Ferrière sur Risle - Surface territoriale 1627 hectares - Population 574 habitants - Recette ordinaire du budget communale 3198 fr - Poste et perception à la Barre - Recette et contrôle des indirects à Broglie - Paroisse, presbytère - Ecole mixte de 36 enfants - Bureau de bienfaisance - trois débits de boissons - 18 permis de chasse.
Agriculture : Céréales, prairie, 10000 arbres à cidre
Industrie : Néant
Commerces : 7 patentés
 

1° Gisay

    Paroisse des Archidiocèses d'Ouche .Doyenneté de Lyre . Vicomté et Election de Beaumont et de Conches . Parlement et Généralité de Rouen
    Malgré les soi-disant découvertes de M. Bonnin, il faut laisser à Gisay la Coudre le Gisay de la légende de saint Taurin ; du reste , l'opinion de M. Bonnin est aujourd'hui abandonnée et sa découverte au Vieil Evreux de l'inscription : DEO GISACO signifie seulement , que le Dieu Gsay, que l'on retrouve ailleurs, y était honoré.

    Le gouverneur romain d'Evreux devait avoir un château au pays d'Ouche, afin de contenir cette contrée fort éloignée du centre de son gouvernement.

    On signale à Gisay une coudre très ancienne et l'on prétend que c'est une branche avec laquelle on a fouetté saint Taurin qui a pris racine à cet endroit : autrefois la coudre de Gisay se trouvait dans un enclos entouré de murailles ( selon une note particulière du juge de paix de Beaumesnil)
    Il existe à Gisay certaines familles qui n'ont point d'ongles, on les dit descendues des bourreaux de saint Taurin, et elles ne peuvent guère s'allier qu'entre elles.

    Lors de la création de la paroisse à l'époque mérovingienne, elle fut placée sous l'invocation de saint Aubin, évêque d'Angers, il ne sera pas trouvé de reliques de saint Taurin pour consacrer l'autel.

    Vers 1080, Richard de Gisay , chevalier fut témoin de la donation des églises de Glos à l'abbaye de Lyre, par Guillaume de Breteuil et c'est lui qui probablement donna l'église de saint Aubin de Gisay à l'abbaye de Saint Pierre sur Dives
Guillaume de Gisay fut témoin en 1152 d'une charte de l'abbaye de Pierre sur Dives. En 1190, Foulques de Gisay figure comme témoin dans une charte d'Arnoud du Bois en faveur de Lyre.

    En 1195, Raoul de Gisay confirma la donation que ses ancêtres avaient faite à l'abbaye de Saint Pierre sur Dives, de l'église de Gisay ; sa fille Isabelle épousa Nicolas du Mesnil.

    Foulques de Gisay fut témoin, en 1210, d'une donation faite à Lyre par Arnoud du Bois pour l'âme de son frère Robert du Bois ; la même année, il se fit moine à Saint Evroult et Robert de Gisay obtint le chaval qu'il avait amené avec lui.

    Guillaume de Gisay , fils de Nicolas du Mesnil et d'Isabelle, confirma vers 1220 le don de Gisay à Saint Pierre sur Dives et il vivait encore en 1240
    A partir de cette date, nous perdons le fil de la famille de Gisay. En 1470, Guillaume de Gisay, escuyer , était seigneur de Bois Normand
En 1470, les enfants sous âge de feu Jean de la Noé, escuyer seigneur temporel de la Noé en 1494, devait être aussi seigneur de Gisay ; son fils André II° du nom, présentait à l'église de la Noé en 1526 et 1545. Thomas de la Noé y présentait en 1553
Nicolas de la Noé de Gisay, reçu chevalier de Malte en 1580 portait : d'azur , à la bande d'or accompagné de 2 molettes du même en chef et d'une en pointe.

    Louis de la Noé était seigneur de Gisay en 1590.
    L'aveu des Bottereaux de 1612 constate que Gisay relevait de cette seigneurie.
    René de la Noé, seigneur de ce lieu et de Gisay, épousa vers 1610 Renée de l'Hermite ; son fils René, II° du nom, donna aveu en 1637 pour le manoir de la Bretèque à la Vielle Lyre.

    En 1666, Regner de la Noé, sieur de Villers et de Gisay fut reconnu d'ancienne noblesse.

    Louis François de la Noé était, en 1690, seigneur de Gisay : il épousa Ekisabeth d'Abos, qui mourut en couches d'Elisabeth Renée de la Noé, cette dernière épousa Guillaume de Caruel et mourut probablement sans postérité le 23 mai 1742.

    Dans le partage des biens de la succession de cette dame qui eut lieu la même année, les terres de la Barre, les Bottereaus, Gisay, Saint Ouen de Mancelles et Villers échurent à Louis Maximilien d 'Abos, chevalier, seigneur de Herville Arnouville, etc.. (selon La Chesnaye des Bois) Il était remplacé en 1756 par Antoine Maximilien d'Abos, conseiller au Parlementde Paris.

    Lors de la révolution de 1789, M.Hommey était seigneur de Saint Aubin de Gisay, Mancelles, Saint Jean et Villers prés la Barre.

Fiefs

- LA GASTINE. Fut donnée au commencement du XIII° siècle à l'abbaye de la Trappe par Richard Hurel et ses fils , avec l'approbation du seigneur des Bottereaux et du châtelain de Breteuil.
- L'aveu des Bottereaux de 1612constate que le fief de la Gastine relevait de cette seigneurie.
- LA LANDE. Appartenait en 1632 à Nicolas Le Forestier, dont la noblesse fut reconnue ; Robert et Nicolas et de Bonnechose furent ensuite seigneurs de la Lande.
- LES RUES. Pierre Le Comte était en 1402 seigneur des Rues à Gisay et du Buisson à Touques ; il fut remplacé en 1470par Nicolas Le Comte, escuyer, qui se présenta à la monte de Beaumont en homme d'armes avec trois chevaux.
- En 1602, Pierre Le Comte était seigneur du Mesnil de la Planche à Saint Agnan de Cernieres et des Rues ; il portait : d'azur, au chevron d'argent, accompagné de 9 besants d'or, 6 en chef et 3 en pointe.
- Louis Daniel, sieur des Rues, servant pour le sieur du Tilleul Fontaine, faisait partie du ban sous Turenne, en 1674.
- En 1749 eut lieu une assemblée des parents des enfants mineurs de Jacques Hommey, chevalier, seigneur des Rues, ancien brigadier de 200 hommes d'armes de la garde, chevalier de Saint Louis.
- LES TREZ. A Gisay était un fief relevant du Blanc Buisson à Saint Pierre du Mesnil. Lors du partage de la succession Tournebu en 1462, Pierre de Tournebu, seigneur de la Vacherie, eut dans son lot le fief des Trez.
- Robert de la Rivière, seigneur du fief des Trez, assis à Gisay, est noté comme absent en 1470 à la montre de Beaumont ; il demeurait en la vicomté d'Ouche.
- Jean Le Forestier, escuyer, sieur des Trez, était déjà mort en 1632, Anne de Mauger, sa femme lui avait survécu.
- En 1640, Alexandre Le Forestier, sieur des Trez fut sauvé par la fierte, à la suite d'une querelle entre gentilshommes ; il avait épousé Marie Martel, qui lui avait apporté le Mont Pinchon ; il portait d'argent, à 3 feuilles de houx de sinople.
- En 1710, Jean Baptiste de Gastinel, seigneur de Mauny et des Saules, épousa Marie Le Forestier, qui lui apporta les Trez et le Mont Pinchon
Dix ans plus tard, Joachim Jacques de Gastinel était seigneur des Trez ; il portait : d'azur , à 3 colonnes d'or.

2° Saint Ouen de Mancelles

    Vers la fin du XII° siècle, l'église de Saint Ouen de Mancelles fut donnée à l'évêque d'Evreux par Nicolas du Mesnil et Isabelle, sa femme, fille de Raoul de Gisay.

    Luc, évêque d'Evreux, donna à son chapitre, pour l'usage commun de ce corps, deux parts à prendre sur la dîme du blé, qui appartenait à l'église de Saint Ouen de Mancelles.

    Les seigneurs de Gisay possédaient en même temps le fief de Saint Ouen de Mancelles, qu'ils conservèrent jusqu'à la révolution.

    La cure de Saint Ouen de Mancelles fut le sujet d'une contestation assez curieuse entre plusieurs prétendants : le sieur Tibout résigna la cure au sieur de la Noé, qui fut refusé à Rome, la cour les reçut appelants le 23 mai 1732. Pendant ce conflit, l'évêque d'Evreux nomma le sieur Chrétien qui, à son tour , résigna au sieur Hardy ; ce dernier fut maintenu en possession. Saont Ouen de Mancelles fut réuni à Gisay en 1792.
    La gloire de Saint Ouen de Mancelles est d'avoir donné le jour au savant dom René Massuet, une des brillantes étoiles de la congrégation de saint Maur, le disciple, l'ami et le continuateur de dom Mabillon. Il naquit le 31 août 1666, et mourut en 1716. Son œuvre capitale est l'Edition des ouvrages de saint Irénée , qu'il donna en 1710.

3° Bosc Roger

    La donation du patronage de saint Jean Baptiste de Bosc Roger à l'abbaye de Tiron, paraît provenir des Louvet, premiers propriétaires connus de ce fief ; déjà vers 1210, Jean Louvet avait donné à Tiron 20 s. de rente sur un fief aux Places.

    En 1320, Jean Louvet, petit fils du précédent, tenait à Bosc Roger un quart de fief prisé, 25 l. de rente (Voir histoire de Lisieux).

    Les assises tenues à Orbec aux mois de d'août et octobre 1464, étaient présidées par Guillaume Lachère, Lieutenant général du bailli d'Evreux, seigneur de la Nobletiere et du Bosc Roger.

    Guillaume Lachère se présenta à la montre de 1470, avec un gros varlet et 3 chevaux.

    En 1486, Raoul Soflard, escuyer, seigneur de Bosc Roger, présenta inutilement à la cure.

    Au milieu du XVI° siècle, Rolland de Campront était seigneur du Bosc Roger ; sa fille et son héritière Catherine porta le Bosc Roger à Roland de la Tour , son mari.

    En 1554, Gilles de Hastes, conseiller au Parlement de Rouen, chanoine de Gournay en Bray, était curé du Bosc Roger.

    Le 24 juillet 1602, aveu fut rendu au roi en son comté d'Evreux, par Roland de la Tour , escuyer, fils et héritier de Catherne Campront, épouse de Roland de la Tour I° du nom , pour le fief de saint Jean du Bosc Roger en Ouche composé de 60 acres fieffées et de 80 non fieffées.

    René Jacques de Hastes, sieur de la Haye Saint Sylvestre et du Bosc Roger, se disait en 1666 patron honoraire de la paroisse ; il portait ; d'azur, au lion coupé de gueules et d'argent.

    François Gabriel de la Boullaye, chevalier, était en 1749, seigneur du Bosc Roger. En 1789, de la Boullaye, de Bosc Roger seigneur du lieu, portait ; d'or, au chevron de gueules, accompagné de trois cottes d'azur.

Fief

- LA BOULLAYE. Robert de la Boullaye, escuyer, sieur du lieu, se présenta en 1470 à la montre , armé de corset blanc, salade gantelez et demi lance, accompagné d'un varlet monté de 2 chevaux.
- Le 6 octobre 1593, Guillaume de la Boullaye acheta de Lancelot de la Garenne et de Jacques du Bosc, sieur de Coquereaumont , une rente de 40 écus, payable chaque année au manoir du sieur de la Boullaye, au Bosc Roger (Voir histoire de Vernon par M.Mayer) il était commandant de 100 hommes à pied, l'année suivante commis à la garde du pont de Vernon.
- En 1632, Gilles de la Boullaye était seigneur du fief dont il portait le nom ; il fut bléssé à mort en 1640, dans l'église de Landepereuse (Voir histoire de la Fierte par M.Floquet).
- François Pomponne de la oullaye, escuyer, sieur du lieu, fut reconnu d'ancienne noblesse en 1666 ; son fief de la Boullaye valait 600 l de rente ; Jacques d'Aureville servait pour François Pomponne de la Boullaye, à l'armée de Turenne, en 1674.
- Dans le XVIII° siècle, les de la Boullaye, seigneurs de Bosc Roger, étaient en même temps seigneurs du fief qui leur avait donné son nom.

4° BOSC ROBERT

    L'église, dédiée à Notre Dame, était à la présentation de l'abbaye de Saint Evroult. Vers 1160, Robert de Leycester, comte de Breteuil, donna ou confirma à l'abbaye de Saint Evroult l'église et les dimes de Bosc Robert, avec quelques pièces de terre.

    En 1320, Bosc Robert, sergenterie et vicomté d'Ouche, comptait 56 feux ; Guillaume de la Chaumière y tenait deux parts d'un demi membre de fief, prisées 25 l de rente.

    Colin Rassent figure, parmi les Vougiers à la montre de Beaumont ; il était à cheval, armé de brigandine, salade, dague et vouge ; sa femme Perrette Le Forestier fonda dans l'église de Bosc Robert, en 1480, une lampe ardente.

    Le 22 fervrier 1513, Toussaint Varin réconcilia le cimetière des paroisses de Conches, pollué par violences, jusqu'à effusion par Antoine Rassent , seigneur du Bosc Robert, sur la personne de Jean Baignard, escuyer, seigneur de Ferrières Haut Clocher.

    Antoine Rassent, seigneur du Bosc Robert, produisit ses lettres de noblesse en 1524 ; en 1552, il était Lieutenant en la vicomté de Conches, pour le bailli d'Evreux ; il portait :d'azur, au chevron d'argent chargé de 5 croisettes de sable, accompagnées en chef de 2 merlettes du second d'émail et en pointe, d'une tête de cerf d'or.

    Vers 1560, Robert Rassent, fils d'Antoine était seigneur du Bosc Robert, il mourut en 1562 ; son fils Jérôme, était mineur, sous la tutelle de M.Robert Rassent, escuyer, avocat au Parlement de Rouen.

    Au XVI° siècle la grosse dime était affermée 240 l.

    Les fiefs, terre et seigneurie de Bosc Robert et de la Chauvinière " dit vulgairement le Bosc Robert " demi de haubert appartenaient en 1603 et en 1610 à Jérôme Rassent, par le décès de Robert, son père.

    En 1635 une querelle s'éleva à Conches entre Guillaume de Croisy, seigneur de Bougy, et le sieur de la Chauvinière . Charles de' Pommereuil, seigneur du Moulin Chaptel, fut injurié pat Louis de Croisy, président en l'élection d'Evreux, frère de Guillaume.

    Jacques de Rassent, fils de Jérôme, eut lui-même un fils nommé Jacques : ce dernier rendit aveu en 1645, pour le Bosc Roger et le Chauvinière, il fut reconnu d'ancienne noblesse par de Marle, le 29fervrier 1669, il épousa Margueritede la Porte, dont il eut Charles François de Rassent, escuyer, seigneur du Bosc Robertet de la Chauvinière en 1731.

    Au moment de la révolution ; M.des Hayes, du Tremblay était seigneur du BoscRobert.

Fiefs

- LA GLASSONNIERE D'après différentes chartesde 1228 à 1262, c'était un fief et hameau de la Haye Saint Sylvestre ; au contraire, un aveu, recueilli à Rouen constate que le fief était assis à Bosc Robert.
- En 1320, Guillaume le Droeis tenait à Bosc Robert en Ouche un sixième de fief, estimé à 45 s de rente, qui ne peut être quela Glassonniere, moitié d'un tiers de fief.
- A la Montre de Beaumont, Robin Haiste de présenta en vougier duement monté et habillé.
- Michel Haiste, escuyer, fils et héritier de Pierre, donna aveu en 1602, de la Glassonniere composée de 105 acres de terre fiéffée, un manoir et une maison manable. C'était le tiers d'un demi de haubert qui devait 20 jours de garde à Beaumont. Jean Haiste, Pierre Haiste , furent ensuite seigneur de la Glassonnière.
- En 1666, à Bosc Robert, demeuraient Nicolas de Haiste, escuyer, sieur de la Glassonnière, et Charles de Haiste , son frère, sieur de la Fortinière, reconnus anciens nobles. De Haiste portait ; d'azur, au lion d'argent.
- Jacques Haiste, escuyer, héritier de Michel,fit aveu, en 1645 pour la Glassonniere.
- En 1789, M.Legrand était seigneur de la Glassonnière.
- LA SAPPAYE . Etait un ténement ou franche vavassorie, qui appartenait en 1603, à Jérôme Rassent, escuyer. Jacques I° du nom, sonfils paraît avoir eu pour enfants : Jacques II, héritier de Bosc Robert, et Jean, seigneurde la Sappaye, marié avec Madeleine Blin. Veuve en 1666 de Jean de Rassent, sieur de la Sappaye, elle était tutrice de Samson et de Pierre Rassent, ses enfants : elle habitait La Roussière et fut maintenue de noblesse
 

Les dépendances de Gisay.
 

La Beuvelière - Les Blondeaux - Le Bosc Robert - Le Bosc Roger - Le Boulay - Le Chable- La Chauvinière - La Cour Tiger - La Croix - La Glassonnière - Les Jardins - La Lande - La Noé - Les Rues - Saint Ouen de Mancelles - La Sappaye - Les Trez - La Védière - La Villette

Fait à Gisay la Coudre ce 02-07-2004